Ce projet est mouvant ; aussi, la structure de l'équipe qui la compose est évolutive. Sa forme pourra changer au gré du temps. Tous les rôles sont doublés voire triplés cependant chaque interprète à son texte, sa partition qui lui est propre.
Tous (cf liste exhaustive ci-dessous) ont une histoire et une place dans "Quelque chose de commun..." mais la configuration de ce projet s'adresse actuellement à un effectif de 7 actants.
L'individu se construit avec le groupe. Dans le groupe, il cherche à se définir, à briller, à aimer. Il se confronte à l'autre, jalouse l'autre, désespère, rit, s'énerve, fait le beau, se sent entouré et fort, écoute, rêve, a confiance, soutient, s'affirme, se surprend, s'effondre, s'essouffle, vit, Existe. Et de tout cela son corps en garde la mémoire.
Sur scène, un ensemble de 7 amis décident de se donner rendez-vous sur le lieu qui serait celui de leur première rencontre – le bac à sable – pour questionner l'essence de ce qu'ils partagent, ce qui les lie. Ils souhaitent mettre à plat leur relation, veulent se regarder à nouveau avec un autre regard, vivant.
Cette fiction devient une étude comportementale sur les systèmes spontanés qui s'établissent au sein de toute communauté. Les comédiens explorent
les retranchements des caractères génériques à travers des identités fortes stéréotypées.
Parlent-ils d'eux ?... de nous, ou de vous ?
Les acteurs évoluent sur un sol ensablé comme échos au bac à sable de notre enfance. Celui-ci garde l'empreinte des mouvements, la mémoire d'un vécu. Les 7 interprètes progressent sur scène dans un univers sonore crée live par Guilhem Delhomme en régie.
Au départ ils étaient dix. Dix élèves-acteurs de l’Ecole Régionale d’Acteur de Cannes (ERAC), menés par une onzième (Juliette Peytavin), profitant du cadre confortable de l’Ecole Supérieure pour créer quelque chose (…de Commun).
L’Aventure commence donc à Marseille en Octobre 2009, dans les locaux de la Friche de la Belle de Mai. Ici la fiction s’amorce. A mesure que le projet prend forme, apparaissent la volonté, l’envie, la nécessité de poursuivre le processus au-delà de l’Ecole. Un an et demi plus tard, en juin 2011, se retrouvent 9 des 10 acteurs présents à la Création, rejoints par 8 comparses: danseurs, acteurs, chanteurs, architectes, créateur de son électronique.
Le spectacle développe son identité, et décision est prise par la metteur en scène non seulement de doubler les rôles, mais encore de proposer une distribution aléatoire, tirée au sort chaque soir. Idéalement servi par cette forme hybride, le propos du spectacle s’affine, au fil des lieux de répétitions et de représentations traversés par la troupe (Théâtre des 13 Vents à Montpellier, La Loge à Paris, JTN, Théâtre Ouvert).
Puis, la Nivatyep Compagnie, confrontée aux diverses difficultés que présente une distribution aussi large, se soumet à l’évidence ; une distribution fixe s’impose. Aujourd’hui, « Quelque Chose de Commun… » est un spectacle composé de 7 interprètes, riche des multiples modulations survenues au gré de son histoire.
Formée en danse et théâtre, Juliette Peytavin se nourrit d'artistes comme Pina Bausch, Koen Augutjinen, Christophe Marthaler. Ces artistes qui dépassent l'idée de « genre artistiques », et qui s'expriment au travers de ces multiples médias qui nous entourent aujourd'hui sans soucis de classification.
A l'ERAC, élève pendant 3 années au sein d'un groupe imposé. Juliette s'est interrogée sur les variations des rapports qu'entretien un individu avec son entourage social, considérant le comportement et l'image renvoyée de soi comme évolutifs.
La notion de définition individuelle structure ce premier projet.
Suis-je maître de ce que l'autre perçoit de moi ? Que veut dire être soi ? Qu'est ce que veux que l'on voit de moi ? Suis-je uniquement ce qu'ils décident que je sois ? Qu'a t-on en commun ?
Au travers de ces questions elle construit un cadre fictionnel sur une histoire de groupe. Elle démarre par un déroulé de pièce. Des images, des envies, des indications de jeu : Présentation / se remplir de sable / Ligne diagonale / Eparpillement sable / Changement de costume.
Ce cadre pré écrit constitue des contraintes pour les interprètes : chacun doit prendre en charge un trait de personnalité prédéfinie. Ces traits, devront devenir leur impulsion pour créer au mieux leur rôles : Optimiste, Conflit, Questionnement…
7 règles pour construire 7 personnalités.
L'acteur s'investi alors pour nourrir ce canevas de règles par son imaginaire, sa propre sensibilité, ces propres techniques. A eux d'y trouver la complexité, la finesse de ce qu'évoque en un premier temps ces « traits de caractère ».
A eux de décider ce qu'ils veulent donner à voir.
Le principe étant qu'ils ne soient pas conditionnés par ces partitions, tout au long du spectacle ces caractéristiques se nuancent, et déteignent les unes sur les autres. Tous sont poreux et pas si définissable qu'on pourrait l'imaginer.
Chaque spectateur est invité à s'identifier à ces personnages fort, à leur créer librement un passé, un futur.
Une chose est sûre, dans la salle de « Quelque chose de commun… » nous partageons un instant commun, mais le sens est ouvert d'une manière qu'il y est autant d'interprétations que de spectateurs différents.
…Retrouver cette atmosphère du temps de l'apprentissage et des maîtres dont il faut apprendre, aussi, à se défaire. Retrouver le temps de l'insouciance, celui de tous les possibles, et de tous les rêves possibles avant que le temps vienne quelque peu les racornir…
L'HUMANITÉ 16/04/2012
…Parions que l'on retrouvera très vite cette belle équipe sur d'autres tréteaux.
Marie-José Sirach
… Au sortir de votre spectacle je me suis dit que je venais de voir enfin réussi cet idéal fantasmé d'un Théâtre/Danse.
Jean-Claude Fall
Une proposition neuve, inconnue, stupéfiante car totalement simple.
Convaincante.
Oui « Quelque chose de commun…» est du Théâtre. Oui danser les mots, danser les relations, danser les situations, danser les personnages est possible.
Je ne saurais dire comment c'est possible mais votre spectacle à la force de l'évidence.
Vous avez inventé quelque chose…
Née en 1987, Juliette Peytavin associe danse et théâtre dans son expérience de la scène. Elle se forme en danse avec Maryline Ferro, et Léonardo Montecchia avec lequel elle danse dans « L'autre création » montée en 2007, elle prend de nombreux cours auprès notamment de Lila Greene, Fabrice Ramalingom et Maya Brosch. Quand au théâtre, elle débute avec la poète Brigitte Baumié puis avec la compagnie « Tire pas la nappe », ensuite elle rentre au Conservatoire d'art dramatique de Montpellier sous la direction d'Ariel Garcia-Valdès, ou elle travaille avec Yves Ferry, Hélène de Bissy et Sébastien Lagord. Cette jeune comédienne intègre en 2007 l'Ecole Régionale d'Acteur de Cannes, ou elle profitera d'un enseignement dense et varié auprès d'intervenants comme Gildas Milin, Catherine Marnas ou Nadia Vonderheyden. Cette école sera aussi le ferment de rencontres essentielles avec ses camarades de promotion, rencontres qui l'entraîneront vers la mise en scène avec « Quelque chose de commun… » ou la question du lien entre ses deux formations se posera concrètement; et aussi vers une création pour la région PACA « Lambeaux du journal d'un fou » de Gogol mis en scène de Mikael Teyssié.
Travaux en cours :
- Comédienne dans la création : « J'ai 20 qu'est ce qui m'attend ? » mise en scène de Cécile Backès
- Comédienne dans le rôle de la Princesse dans la prochaine création 2010/2011, d'Olivier Balazuc, « L'Ombre amoureuse »
- Intervenante chorégraphe au lycée Joffre de Montpellier dans le cadre d'une collaboration avec l'association Arts résonances
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Guilhem Delhomme termine ses études d'architecture en 2010 à l'ENSA de Paris-La Villette, où le pôle Art et Scénographie l'amène à approcher différents modes de conception, différents médiums dans des lieux post-industriels ou urbains.
Regroupés par gout commun pour un certain situationnisme, il collabore actuellement avec Yoan Claveau de Lima, architecte, sous l'appellation Y&G.
Leurs mises en œuvres s'exercent, par modifications spatiales des lieux de vie, à une déstabilisation des comportements pré-établis, des usages et de l'utilisation commune des sens, et cela via tous types de support.
C'est dans le cadre d'une application sonore qu'il prend le nom de Sant Axurit, couverture qui lui permet de diffuser électroniquement son appréciation des basses fréquences, de la bass music, et de ses influences anglaises et jamaïcaines. Procédant en live, grâce au sampling, au processing et à quelques machines, il parvient à extraire des ambiances sombres, minimales et déstructurées.
Travaux en cours :
- Architecte chez INCA à Grenoble
- Préparation du premier EP sur BRK rec (Lyon) : Sant Axurit- "Tronc EP"